JACQUES FLORENCIE


Jacques FLORENCIE, musicien, guitariste classique et flamenco, chanteur, compositeur de musique contemporaine, a débuté en public dès 1955 dans de nombreux cabarets rive gauche, le Cheval d'Or, le Manouche,le Mont Blanc, la Méthode, Chez Moineau,etc. Il y interprétait alors des auteurs comme Aristide Bruant, Léo Ferré, Apollinaire, Rimbaud Verlaine et Gaston Couté.
Il se sentait proche de Bruant, son arrière grand-mère ayant partagé avec ce dernier le même banc d'école à Courtenay. Par ailleurs, Flo avait tenu le rôle d'Aristide Bruant dans un film réalisé par FR 3 et consacré à la vie de ce dernier.

Passionné des gens et de l'authenticité, Florencie s'était très vite intéressé au parcours  de Gaston Couté et à ses oeuvres dont il appréciait les textes. Il en avait mis beaucoup  en musique et en avait encore d'autres en chantier, mais il n'a malheureusement  pas pu terminer.
C'était un amoureux de la langue française et en particulier de l'argot qu'il maniait avec brio, du patois et de l'accent qu'il avait naturellement, souvenirs de l'enfance. 

Il avait encore beaucoup de choses à écrire, à dire et à chanter, forme d'expression qui   pour lui, l'humaniste, était un acte d'amour.

Chantal Willmann


Itinéraire de FLO

1955 : Début au Cheval d’Or en chantant  Bruant, Couté, Ferré, etc..

1956 : Crée le cabaret Moineau où chante Barbara et se produisent Jean Ferrat, Pauline Jullien…

1957 : Divers cabarets (guitare, chant) dont la Contrescarpe

1959 : Crée la Méthode avec quelques amis

1960 : Tournée en Suède comme guitariste classique

A partir de 1967 : Musique contemporaine, tant comme compositeur que comme soliste

1978-79 : Reprise du tour de chant, série de récitals au Théâtre de Plaisance à Paris, puis tournées en province. Film télé : : Florencie chante Bruant (FR3 et Antenne 2)

1980 : Trois semaines à Bobino avec Paco Ibanez. Disque 30 cm : Florencie chante Couté-Bruant

Entre 1980 et 85 : Nombreuses tournées en France et à l’étranger. Printemps de Bourges en 81, un mois au Lucernaire en 82, Bobino et me carré Sylvia Montfort en 83. Création du « Radeau de la méduse » et nouveaux concerts en France en 84, en tournée aux Etats-Unis, de nouveau un mois au Lucernaire en 85.

 
Florencie_coute_bruant.jpg (14249 octets)

1980  

L'aumône de la bonne fille
La Chandeleur
La Julie jolie
L'enfermée
Petit porcher
La complainte des trois roses
La casseuse de sabots


Ce qu’en pense la presse

 « La qualité première de la musique de Jacques Florencie est sa simplicité. Une simplicité, voulue, étudiée, qu’il oppose aux ghettos culturels..
Ce n’est certes pas par hasard s’il est simultanément compositeur de musique contemporaine, joueur de flamenco, interprète de chansons dont il écrit la musique, sans parler de quelques autres cordes à sa guitare.
Parce qu’il refuse à la fois le show-business de la variété débile et le sectarisme d’une avant-garde prétentieuse, il se situe au confluent de musiques réputées inconciliables.
Il ne faut pas se méprendre sur cet éclectisme, il s’agit probablement d’un pari unique dans la musique d’aujourd’hui.
Ce parti pris de dépouillement, de refus des effets, nous le retrouvons dans le récital consacré à Bruant et Couté.
Une interprétation délicate, d’une émotion contenue. Des anecdotes émaillent les chansons établissant une complicité avec le public.
Au total, il s’agit moins d’un spectacle, au sens conventionnel du terme que d’une petite cérémonie dédiée à l’amitié, à la fraternité. »

Raymond Cousse


« C’est de la chanson qui s’écoute sur un bout de pain, avec un verre de vin pas trop loin de la main…
C’est fait à cœur… »

Daniel Mermet – France Culture

 
« Jacques Florencie, une sorte de Félix Leclerc beauceron dont le timbre rustique et charnu colle à merveille aux églogues de Gaston Couté. C’est superbe. »

Bernard Mabille – Le Quotidien de Paris



Jacques Florencie par Roger Knobelspiess

« Avec lui, j‘ai découvert Gaston Couté… L’accent de Couté, son émotion, sa révolte, sa sensibilité… Couté tout craché… Il avait la générosité, la finalité humaine, la lucidité de ce Couté qu’il essayait amoureusement de faire revivre en l Gaston Couté… L’accent de Couté, son émotion, sa révolte, sa sensibilité… Couté tout craché… Il avait la générosité, la finalité humaine, la lucidité de ce Couté qu’il essayait amoureusement de faire revivre en l’interprétant à la perfection. On est forcément devenu potes. Des soirées entre copains chez lui… la guitare, du saucisson, du vin… De la chaleur en chanson qui durait toute la nuit. Le véritable amour de la chanson. C’était pauvre, mais humain…

Et je me sentais bien avec eux. Ils me protégeaient. On se partageait dans cet espace où la chanson brise l’ordre du jour, propulse les sens, la Beauté de la vie, s’enivre en solitude, en incantations aux rêves de justice, de révolution, vilipende les privilèges, plonge son œil dans le caniveau de la misère… Avec eux, l’espace des chansons de 1848, de la Commune …des dingues comme moi…haïssant leur époque et solidaires, inséparables du genre humain.

Avec Flo on a un peu galéré ensemble. La vieille Lada qui nous emmenait à Brest faire un débat sur la taule (les droits de l’homme, ici, aussi…) où il prenait sa guitare et chantait,coloration harmonieuse d’une parole issue de la prison et des chansons de Couté. Le talent de Flo… A l’université de Saint-Denis. Jacques Lesage de la Haie m’avait invité dans son cours.

- Pourquoi vous amenez une guitare ?
- Je te présente Flo, il va chanter…
- Ah ! bon…

Ce jour-là, Flo chanta une bonne quinzaine de chansons et termina sur « Graine d’Ananar » de Ferré. L’amphi, plein à craquer, chantait avec nous. Quelques filles vinrent nous embrasser pour ce divertissement surprise. Jacques avait les larmes aux yeux d’avoir été tant applaudi… Le disque de Flo est vivant. Il mérite de rester longtemps dans la mémoire collective. Tout a été si injuste pour ce vrai talent. La mort d’un ami… »

Roger Knobelspiess