Pierre Mac Orlan a écrit à propos de Gaston Couté :

" En dehors de son goût très vif pour les revendications sociales généreuses, Couté aimait plus délicatement, plus profondément, les choses tendres de son pays : les bords de la Loire. La chanson, infiniment mélancolique et sentimentale, devenait alors son plus sûr moyen d'expression. Un sens très vif de la couleur, sa parfaite distinction dans le choix des mots, firent de lui un poète paysan dont la renommée grandira tout d'un coup, un jour quelconque, dans l'avenir. "

Le moulin de Clan

"Le choix fait par les éditeurs des poèmes de Couté porte principalement sur l'esprit satirique de son œuvre. A mon goût, le meilleur de ce poète très personnel n'est point là. Ce n'est qu'un aspect de cet esprit guêpin dont Couté usait si souvent avec une heureuse férocité. Mais en dehors de ce goût très vif pour les revendications sociales généreuses, Couté aimait plus délicatement, plus profondément les choses tendres de son pays : les femmes, les vignes, les blés et le patois chantant des bords de la Loire. La misère qui avait choisi l'impasse du Tertre pour y fonder les marches de son royaume n'avait pas épargné Couté en lui offrant ses corbeilles de fruits amers mais substantiels. Cette rue de Montmartre élue parmi les rues les plus obscures du monde sut, sans doute, apporter à des paysages suralimentés de lumière, de grains lourds et de vignes, la noblesse que la souffrance accorde à quelques-uns. C'est là, à la lueur d'une chandelle, que Couté apercevait les jeux du soleil dans les cheveux dorés de Marie des Mauves...